Depuis son apparition en France au début des années 2010, les Escapes Room sont devenus des loisirs incontournables. Mélange de réflexion, d’aventure et de coopération, il attire un public toujours plus large. Mais une question persiste : ce divertissement a-t-il un genre ?
Est-il plutôt masculin, féminin, ou véritablement mixte ? Pour répondre à cette question, il est essentiel d’analyser les pratiques, les préférences thématiques, ainsi que les données statistiques disponibles.
Un loisir en pleine démocratisation
Selon une étude menée par l’observatoire des loisirs immersifs (2023), près de 6 millions de Français ont déjà participé à un jeu d’évasion, avec une répartition relativement équilibrée : 52 % de femmes contre 48 % d’hommes. Cette quasi-parité témoigne de l’universalité de cette activité.
Cependant, lorsqu’on observe plus en détail la composition des groupes et les préférences de jeu, des tendances genrées apparaissent. Les femmes sont par exemple davantage présentes dans les groupes familiaux ou entre collègues (62 %), tandis que les groupes exclusivement masculins représentent une majorité dans les activités à forte émotion (horreur, action), avec 58 % des réservations pour ces thématiques.
Des préférences thématiques qui varient
Les thèmes se déclinent en une multitude d’univers : enquête policière, science-fiction, horreur, fantastique, aventure archéologique, etc. D’après les chiffres de la Fédération Française des Jeux d’Évasion (FFJE), les thématiques les plus prisées varient légèrement selon le genre :
– Femmes : 40 % privilégient les énigmes d’enquête ou de mystère, 28 % les aventures historiques, 18 % les scénarios fantastiques, et seulement 8 % choisissent les salles d’horreur.
– Hommes : 35 % préfèrent les scénarios d’action ou de science-fiction, 30 % les escapes à frisson, et 20 % les énigmes policières.
Il ne s’agit pas d’une division rigide, mais plutôt de tendances culturelles. Le marketing joue également un rôle important : les salles d’horreur sont souvent promues avec une esthétique sombre et agressive, qui peut inconsciemment cibler davantage un public masculin.
Cas de figures : expériences différenciées
Prenons deux exemples concrets :
1. Un groupe de collègues dans une thématique « enquête »
Dans une PME de 20 salariés, un groupe mixte (4 femmes, 2 hommes) choisit une salle d’enquête à Paris. L’expérience révèle une grande coopération, où les compétences de chacun se complètent. Les femmes prennent souvent l’initiative dans la fouille ou l’organisation des indices, tandis que les hommes se concentrent davantage sur les mécanismes techniques ou les casse-têtes logiques. Cette répartition n’est pas systématique, mais revient fréquemment dans les retours d’expérience.
2. Un enterrement de vie de garçon dans une salle d’horreur
À Lille, un groupe entièrement masculin choisit une salle d’horreur avec effets sonores immersifs et comédiens en direct. L’objectif n’est pas seulement de résoudre les énigmes, mais aussi de tester ses limites émotionnelles. Ce type d’expérience, plus physique et intense, attire majoritairement un public masculin de 20 à 35 ans, en quête de sensations fortes.
Une évolution vers plus de diversité
De nombreux concepteurs de jeux cherchent aujourd’hui à casser les stéréotypes en proposant des scénarios inclusifs, des personnages non-genrés, ou encore des récits plus émotionnels. Certaines enseignes proposent même des escape games sur des thématiques sociales, environnementales ou psychologiques, qui attirent un public plus varié et souvent plus féminin.
Des initiatives comme « Escape Together », un collectif de game designers, visent à créer des expériences où l’écoute, l’empathie et la narration prennent le dessus sur l’adrénaline ou la compétition. Ces projets montrent qu’il est possible de s’adapter à toutes les sensibilités.
Conclusion
Alors, l’Escape Game a-t-il un genre ? Pas vraiment, mais il a des usages genrés. Si la parité est bien présente dans la fréquentation, les choix de scénarios, les dynamiques de groupe et les attentes varient selon les profils. Cela reflète avant tout des constructions sociales plus larges. L’avenir du genre dans nos jeux d’évasion préférés, dépendra donc de la capacité des créateurs à diversifier les offres et à s’adresser à un public toujours plus hétérogène.
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